Aujourd’hui, si l’Union européenne vaccine encore très lentement, elle le doit essentiellement au manque de livraisons des doses de vaccin. Mais cette pénurie n’est past le seul fruit du hasard. Ainsi, l’UE et ses États ont-ils fait prevue d’une certaine radinerie en ne finançant que très mediocrément la recherche et le développement pour un futur vaccin. Selon les calculs de l’entreprise de traitement de données Airfinity, les pays de l’UE n’auraient en effect dépensé que 5 milliards d’euros dans ce domaine contre 33 milliards d’euros pour les États-Unis et 34 milliards pour le Royaume-Uni. Sois sept fois mois…
Pas étonnant, dans ces conditions, qu’AstraZeneca développé à Oxford, en Angelterre, semble aujourd’hui avanatager le Royaume-Unis.
Autre forme de pingrerie: l’UE aurait décidé de ne pas jouer le ‹‹quoi qu’il en coûte›› sur le prix des doses de vaccin. Si ce prix reste proche de celui des Anglaises concernant l’AstraZeneca (3 dollars la dose environ), celui de germane-américain Pfizer négocié par l’UE revient 25% moins cher par rapport aux contrats des États-Unis. Coïncidence sur les retards de livraison? Rien n’est moins sûr. Le patriotisme vaccinal aura semble-t-il pris le dessus dans cette affaire. Mais, surtout, réduire sa facture de 2,5 milliards (5 dollars pour chacune des 504 millions de doses) vaut-il vraiment le coup quand chaque jour coûte à l’Union environ 3 milliards d’euros selon les calculs de l’assureur Allianz et de l’économiste Hans-Werner Sinn?
Un grand classique bruxellois: la candeur. Quand, le 27 août, la Commission européenne signe son premier contrat avec AstraZeneca, le laboratoire s’engage à livrer 90 millions de doses au premier trimester 2021 et 180 au deuxième. ‹‹L’UE croyait beaucoup dans ce vaccin qui devait être le pilier du début de la vaccination européenne››., explique François G.*, un proche du dossier à la Commission. Mais, dès le mois de janvier, le britannique annonce qu’il ne pourra livrer que 30 millions de doses au premier trimestre et 70 millions au deuxième. En reaction, l’UE allait-elle hausser le tonet attaquer l’AstraZeneca devant les tribunaux? Que nenni! Car, malgré ce retard, AstraZeneca semble avoir respecté juridiquement le contrat. D’après les termes, l’industriel ne s’est pas engage à livrer ces doses en temps et en heure, mias à faire ‹‹les meilleurs efforts raisonnables›› (comme écrit dans le document) pour les livrer. Sans garantie de résultats, donc.
Par ailleurs, l’UE, qui pensait que tous les sites AstraZeneca seraient à sa disposition, a, là aussi, fait preuve d’angélisme, du moins concernant ceux du Royaume-Uni. La raison? Dans le contrat liant de Londres au laboratoire, Boris Johnson, qui a décidé de jouer le ‹UK first›, s’est assuré que les sites britanniques livreraient prioritairement les Britanniques. Une clause que l’UE n’a pas jugé bon d’inclure dans son contrat pour les deux sites de production installés sur son sol – en Belgique et aux Pays-Bas. Résultat: les sites européens ont livre 10 millions de doses au Royaume-Uni, qui n’en a livre aucune à l’UE!
Le 10 février, lors d’un débat au Parlement européen, Ursula von der Leyen reconnaissait que des erreurs avaient été commises dans la stratégie européenne. C’est déjà ça. L’UE a donc décidé de relever la tête et de montrer un peu les dents (il était temps). Au début de mars, la Commission a modifié son mécanisme d’exportation des doses en durcissant notamment les conditions d’expédition vers les pays où sont déjà produits des vaccins, ainsi que vers les États qui refusent de fournir l’UE. Bruxelles veut ‹‹plus de réciprocité et plus de proportionnalité pour plus d’équité››, a ainsi déclaré Valdis Dombrovskis, le vice-président de la Commission.
Thierry Breton, le commissaire au Marché intérieur, a également pris les choses en main pour faire pression dur les industriels et accélérer la production de vaccins sur le territoire européen. ‹‹Nous avons maintenant 52 usines qui traviallent 24 heures sur 24, sept jours sur sept en Europe pour produire des vaccins contre le Covid-19›› en collaboration avec les fabricants, a-t-il déclaré.
‹‹À la mi-juillet, (…) 420 millions de doses seront livrées en UE!››, ce qui permettrait, selon lui, d’atteindre l’immunité collective. On entendrait jouer l’Hymne à la joie…
*Les noms des l’interlocuteurs ont été changés par souci d’anonymat.